Livre – Le jour où les lions mangeront de la salade verte

Quelle note choisir pour ce roman qui comporte quelques bons éléments, à côté de sincèrement mauvais, et dans une globalité de lecture plutôt moyenne..

Je m’attendais à une lecture sans difficulté, ce qui a été le cas, mais davantage attractive, et ce ne fut pas le cas. Un grand ennui littéraire, mais ma volonté de dénicher les quelques éléments-outils que je souhaitais « obtenir », m’a permis d’aller au bout de l’ouvrage, heureusement que l’histoire se lit vite. Je garde tout de même des notes intéressantes dans mon carnet (que je refuse d’appeler comme l’autrice le propose, vraiment je n’aime pas du tout cette idée)

Dans cette histoire, Romane est une coach spécialisée dans les comportements dits toxiques. Comprenez les comportements et relations toxiques, qu’il s’agisse des partenaires d’un couple, d’un parent envers son enfant, d’un patron ou chef envers ses employés, d’un humain envers d’autres humains. Cette lecture pourra vous intéresser, que vous vous sentiez concerné ou pas vraiment, victime de ces comportements par un proche, ou peut-être même vous-même burné ? En tant que coach certifiée et réputée, Romane accompagne des personnes à prendre conscience de leur attitude autoritaire, dominatrice, colérique, supérieure, verticale… Au travers de différentes expériences, les personnages vont se rendre compte de ce qu’ils font subir à leur entourage (une mère à son fils, un mari à son épouse, un chef à ses employées, et un PDG à tout le monde…), et petit à petit modifieront leurs manières de vivre pour en finir avec ces relations toxiques.

Ce que j’ai aimé  pour commencer, il est toujours plaisant de se retrouver dans notre zone de confort, dans le mindset que l’on souhaite cultiver, positif, bienveillant.. Si je n’avais déjà lu autant de livres qui se déclinent de la même manière (un ou plusieurs personnages principaux vont voir leur mindset évoluer au fil du roman, un thème devenu prétexte à présenter des outils de développement personnel..), j’aurai peut-être davantage apprécié l’exercice. Seulement cette lecture s’inscrit après tant d’autres qui ont mieux relevé le challenge, dommage pour celui-ci. Je garderai néanmoins quelques notes autour du sujet principal (les comportements burnés que l’autrice appelle burnerie), que je préfère nommer la masculinité toxique (ces comportements colériques, dominateurs, autoritaires, verticaux, bref, chacun le nommera comme il l’entend, l’essentiel étant de de réfléchir à ses propres travers), des outils qui sont somme toute intéressants et pertinents (j’ai beaucoup aimé la manière dont Maximilien demande pardon à Julie). A ce sujet, l’autrice regroupe à la fin de l’ouvrage un Manuel Anti-burnerie que je vous invite à découvrir si vous êtes à la recherche d’outils pour étudier la question des comportements autoritaires.

Ce que j’ai trouvé moyen, beaucoup de romans dans cette catégorie « feel-good » ne sont réellement des prouesses d’écriture. On y décèle des lacunes qui parfois deviennent vraiment rédhibitoires (des redondances, des contradictions, des facilités…). De plus cette fois-ci, je n’ai vraiment pas trouvé crédible ni l’histoire (un homme chef d’entreprise et homme d’affaires ne se lancerait certainement pas dans ce programme de cette manière proposée, et ne sacrifierait pas son temps pour les beaux yeux d’une femme, je n’ai pas cru au coup de foudre), ni les personnages (Romane semble si novice, remplie de doutes et de fragilités pour une personne étant à la tête d’une super-structure aux moyens colossaux, et qui aurait coaché des cas très difficiles, j’ai vraiment dû mal à trouver le personnage plausible, comme mal construit). Pas de grands suspens, on se doute dès le début des liens qui vont se tisser entre les personnages, c’est même tellement téléphoné que c’est désagréable de le lire. Quelques petites pirouettes tout de même dans l’histoire, auxquelles je ne m’étais pas attendue.

Ce que je n’ai pas aimé, une overdose vraiment indigeste de la sémantique autour des burnes (burné, burnerie, burnobook, Sup’ de burnes)…. Si le jeu de mot, et la référence, était rigolo au début, ça tourne vite à l’overdose façon humour pipi-caca des enfants, que j’ai trouvé malaisant et rédhibitoire. Pour ma part, ce point m’a vite poussé à décrocher du roman, j’ai été tenté de le referme très tôt, mais je me suis forcée pour pouvoir fournir un avis lecteur tout de même.