
Le terme Zèbre : une métaphore pour le haut potentiel
Pourquoi parle-t-on de « zèbre » pour désigner les personnes à haut potentiel ? D’où vient ce terme et que symbolise-t-il réellement ? Découvrez son origine et ses implications.
Le terme zèbre est aujourd’hui couramment utilisé pour parler des personnes à haut potentiel intellectuel (HPI). Mais pourquoi ce mot plutôt qu’un autre ? D’où vient-il et quelle vision du haut potentiel propose-t-il ? Cet article explore son origine, sa signification et les débats qu’il suscite.
Pourquoi le terme "zèbre" ?
Le terme « zèbre » a été introduit par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin pour désigner les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI). Contrairement à d’autres appellations comme surdoué, précoce ou haut potentiel, souvent perçues comme stigmatisantes ou réductrices, zèbre apporte une approche plus sensible et bienveillante.
Elle souhaitait ainsi éviter les connotations élitistes ou trop rigides des autres termes. Ce choix met en lumière une différence qui ne repose pas uniquement sur un quotient intellectuel, mais aussi sur une façon particulière de percevoir et d’interagir avec le monde, permettant aux zèbres de mieux accepter et comprendre cette particularité.
« Être surdoué, c’est l’émotion au bord des lèvres, toujours, et la pensée aux frontières de l’infini, tout le temps. » — Jeanne Siaud-Facchin

La métaphore des rayures
Tout comme les zèbres possèdent des rayures uniques, les personnes HPI ont des caractéristiques qui leur sont propres. Cette image met en avant la diversité des profils au sein du haut potentiel, à l’opposé d’une vision uniformisante où tous les HPI seraient identiques.
Les rayures peuvent symboliser à la fois les forces et les vulnérabilités : une pensée en arborescence, une grande créativité, une sensibilité accrue, mais aussi une difficulté à s’intégrer dans un cadre rigide ou normatif.
Cette métaphore permet ainsi de mieux comprendre que chaque HPI est différent et que ses spécificités ne sont ni des défauts ni des qualités absolues, mais des traits singuliers à apprivoiser.
Le zèbre dans son environnement
Dans la nature, le zèbre peut se fondre dans son troupeau tout en restant un être unique. Cette métaphore illustre bien le sentiment de décalage que peuvent ressentir certaines personnes HPI. Elles oscillent entre une volonté d’appartenance et de normalité et une impression d’être différentes, parfois incomprises dans un monde qui ne fonctionne pas toujours selon leur mode de pensée.
Le zèbre, en tant qu’animal sauvage et libre, incarne aussi la complexité du haut potentiel : un équilibre entre adaptation et singularité. Certains HPI peuvent chercher à masquer leurs différences pour mieux s’intégrer, tandis que d’autres revendiquent leur originalité, quitte à se sentir parfois en marge.
« Être Zèbre, C’est une approche bienveillante, rassurante de la surdouance. C’est se donner le temps de se connaitre, de se comprendre, avant d’assumer ses rayures. » — Audrey Janvier

Une approche bienveillante et inclusive
L’intérêt du terme zèbre est aussi de proposer une vision plus positive et valorisante du haut potentiel. Il permet de sortir d’un cadre élitiste ou compétitif pour mettre en avant l’idée d’une différence à accueillir plutôt qu’un statut à justifier.
Ce mot aide ainsi de nombreuses personnes à se reconnaître sans se sentir enfermées dans une étiquette rigide. Il favorise une approche plus nuancée, qui ne repose pas uniquement sur la performance intellectuelle, mais aussi sur des aspects émotionnels et relationnels.
En mettant en avant la diversité et la richesse des parcours des HPI, il invite à une meilleure acceptation de soi et des autres.
Critiques et limites du terme
Bien que largement adopté, l’usage du mot zèbre n’est pas exempt de critiques. Certains considèrent qu’il simplifie trop la réalité du haut potentiel, voire qu’il en donne une vision trop romantique.
D’autres soulignent qu’il reste une étiquette parmi d’autres et qu’il ne peut pas rendre compte de toute la diversité des profils HPI. Le risque est de tomber dans une vision trop homogénéisante du haut potentiel, alors que chaque individu possède son propre parcours et ses propres défis.
Parmi les alternatives, certains préfèrent parler de neuroatypicité ou simplement de personnes à haut potentiel, des termes plus neutres qui évitent toute connotation animale ou métaphorique.
« Être un zèbre, c’est apprendre à transformer ses différences en atouts, sans chercher à gommer ce qui nous rend uniques. »
Lectures conseillées pour en savoir plus
Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué, de Jeanne Siaud-Fachin (Editions Odile Jacob, 2008)
Et si l’extrême intelligence créait une sensibilité exacerbée ? Et si elle pouvait aussi fragiliser et parfois faire souffrir ? Être surdoué est une richesse. Mais c’est aussi une différence qui peut susciter un sentiment de décalage, une impression de ne jamais être vraiment à sa place. Comment savoir si l’on est surdoué ? Comment alors mieux réussir sa vie ? Comment aller au bout de ses ressources ? Ce livre permet de mieux comprendre et de réapprivoiser sa personnalité. Pour se sentir mieux avec soi et avec les autres, pour se réaliser enfin. Ancienne attachée des Hôpitaux de Paris et de Marseille, Jeanne Siaud-Facchin est psychologue praticienne. Spécialiste reconnue des surdoués, elle est notamment l’auteur de L’Enfant surdoué, le livre de référence sur ce sujet. .
Le livre est disponible ici
Conclusion : Accepter ses rayures
Le mot zèbre offre une grille de lecture précieuse pour mieux comprendre et accepter son propre fonctionnement. Il invite chacun à explorer ses propres rayures, à en faire une force et non un poids. Plutôt qu’une étiquette définitive, il peut être vu comme un outil de compréhension et d’affirmation de soi. Finalement, l’important n’est pas tant le mot utilisé que la manière dont il permet à chacun de mieux se connaître et de trouver sa place.
Zen & Zèbre
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