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L’écoute active

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Egalement nommée écoute bienveillante, l’écoute active est un concept développé à partir des travaux de Carl Rogers, psychologue américain.

L'écoute active: parler est un besoin, écouter est un art

 

Au contraire de l’écoute passive, où la personne ne réagit pas aux propos de l’orateur mais écoute simplement, sans interagir, sans poser de question (il peut cependant présenter un intérêt sincère pour ce que l’orateur lui dit), l’écoute active intervient dès lors que la personne réagit aux propos de l’orateur, physiquement par des mouvements du visage mais surtout intellectuellement par une analyse et une évaluation des propos tenus.

La différence entre l’écoute active et l’écoute passive découle donc du comportement de celui qui écoute envers celui qui parle.

D’un certain point de vue, l’écoute passive peut être utile aux zèbres qui y trouvent là un refuge pour le mental déjà trop en surchauffe. Elle ne nécessite pas beaucoup d’effort contrairement à l’écoute active. Il arrive souvent d’ailleurs que le cerveau opère une sort de déconnexion, passe en mode « pilotage automatique ». Le zèbre écoute alors encore, mais les informations ne pénètrent plus directement au cerveau, un filtre s’opère. Ce qui amène parfois à un quiproquo pas toujours évident à expliquer.

Mais en réalité, l’écoute d’un zèbre est plus souvent active. Il analyse, évalue, déduit, induit, résume… Il réagit aux signaux non verbaux, il ressent les émotions. Il devance aussi les propos, parfois pour le meilleur (il aide une personne qui cherche un mot), parfois pour le pire (il est déjà arriver à la conclusion de la discussion mais pas son interlocuteur).

L'écoute active:  une technique de communication respectueuse et empathique

L’écoute active: une technique de communication respectueuse et empathique

L’écoute active, d’après Carl Rogers, est une technique de communication centrée sur la personne, visant à s’assurer que l’on a compris au mieux le message de son interlocuteur, sans l’interpréter ni le juger.

Connaissez-vous les accords toltèques?

Développée par le phylosophe américain Carl Rogers, l’écoute active se caractérise par ma manifestation d’un respect et d’une confiance chaleureuse envers l’interlocuteur pour qu’il s’exprime librement, sans crainte du jugement.

Savoir écouter demande 5 éléments importants:

  1. L’accueil: Savoir accepter l’autre comme il est. C’est une attitude empreinte de respect et de considération pour favoriser la confiance et manifester un réel intérêt. C’est considérer l’autre comme la personne la plus importante au monde mais sans arrière-pensée, c’est-à-dire sans en attendre un retour.
  2. Être centré sur ce que l’autre vit et non sur ce qu’il dit: C’est aller au-delà des faits pour s’ouvrir à la façon dont l’autre ressent les choses avec “ses tripes”.
  3. S’intéresser à l’autre plus qu’au problème lui-même: Plutôt que de voir le problème en soi, il s’agit de voir le problème du point de vue de l’autre. Si on prend le chômage comme exemple, certaines personnes le vivent comme un échec, d’autres comme une sanction, etc.
  4. Montrer à l’autre qu’on le respecte: C’est donner à l’autre l’assurance que l’on respecte sa manière de vivre ou de voir les choses sans empiéter sur son domaine et sans se transformer en apprenti psychologue qui “voit” dans l’inconscient de l’autre
  5. Être un véritable miroir: Il s’agit, non pas d’interpréter “votre problème c’est cela” mais de se faire l’écho de ce qu’il ressent: “ainsi, vous ressentez profondément que…”. Tout l’art est ici de mettre en relief les sentiments qui accompagnent les mots de l’autre.

L’écoute active: une solution zen

L’intérêt majeur pour les zèbres est surtout d’avoir une discussion sereine et efficace. Quoi de plus énervant que d’achever une discussion en se sentant incompris, sur un quiproquo, en ayant l’impression de parler à un mur. Il est frustrant de ne pas pouvoir dire ce que l’on pense, de devoir laisser l’autre capter l’attention…

L’écoute active permet souvent d’établir un lien de confiance rapide entre deux personnes. Elle offre un espace neutre, où les mots, les émotions, peuvent être déposés sans influence, sans interprétation ou interruption, pour raconter nos propres histoires. Être écouté avec attention finalement suffit en soi à trouver sa propre voie.

L’écoute active, que l’on nomme également écoute bienveillante, est donc un outil idéal à utiliser dans les deux sens d’une relation. Être écouté est aussi nécessaire que savoir écouter! Et ce qui est encore meilleur avec cet outil, est que plus on l’utilise soi-même, plus on influence (par mimétisme) notre entourage qui va adopter petit à petit les même habitudes que vous!


Comment être en écoute active?

Pour commencer, l’écoute active requiert de… s’écouter soi-même. Cela signifie que l’on aura déterminé si l’on est disponible à ce moment présent, a-t’on suffisamment d’énergie physique et mentale pour l’Autre? Être capable de s’écouter soi n’est pas la première chose à laquelle on pensera et pourtant, on ne peut pas être dans une écoute authentique et empathique si notre réservoir d’énergie est vide. Si tel est le cas, expliquez à l’autre personne ce que vous ressentez, soyez honnête pour qu’elle n’interprète pas mal vos propres réactions.

L'écoute active:  écouter, 
c'est accueillir l'autre avec reconnaissance tel qu'il se définit lui-même sans se substituer à lui pour lui dire ce qu'il doit être.

Laissez votre interlocuteur s’exprimer, sans l’interrompre. Lors de vos échanges, laissez des silences afin de permettre à votre interlocuteur de reprendre la parole s’il le souhaite. Vous pouvez néanmoins ponctuer de petits mots montrant à votre interlocuteur que vous êtes bien à son écoute (active).

Ne l’influencez pas, ne jugez pas, ne mettez pas de pression. Autrement, l’échange tendra vers votre propre pensée, votre vision personnelle. Selon Rogers, l’auditeur (vous) devez créer les conditions pour que l’interlocuteur règle lui-même son problème puisqu’il détient les solutions en lui-même.

N’interprétez pas. SI vous avez des doutes sur le sens de certains mots employés, vous pouvez demander une clarification, grâce à de simples questions comme « que voulais-tu dire par…? », « qu’est-ce que tu ressens exactement quand…? ». Puis, vous pourrez reformuler avec vos propres mots. Ceci permet un échange positif durant lequel l’interlocuteur se sent écouté et compris, il pourra rectifier si besoin, et l’auditeur (vous) pourrez mieux comprendre et mémoriser les propos.

Témoignez de l’empathie. L’empathie est « la capacité de s’inscrire dans le monde subjectif d’autrui pour le comprendre de l’intérieur ». Exprimez à votre interlocuteur que vous comprenez ce qu’il exprime, si bien sûr c’est le cas (soyez toujours authentique). Exprimez également ce que cela crée en vous, les émotions que vous ressentez. En plus de confirmer la compréhension de l’échange, cela aide l’interlocuteur à libérer encore plus sa parole.

Restez neutre et bienveillant. Si votre interlocuteur ne vous demande pas clairement « qu’en penses-tu? quel est ton avis? » alors ne dites pas ce que vous pensez. Ou alors demandez-lui s’il souhaite votre avis. D’un autre côté, votre interlocuteur cherchera probablement une forme de réassurance en vous. Mais cela ne signifie pas donner raison sans certitude, sans réflexion. Restez authentique. Si vous n’avez pas tous les éléments pour émettre un avis ou un jugement, alors dites-le. Si vous êtes en désaccord avec le point de vue de votre interlocuteur, dites-le (si elle vous l’a demandé). Mais toujours dans le respect, la neutralité et la bienveillance.

Pour beaucoup de zèbres, ces schémas sembleront évident, et pourtant, nous subissons les influences de nos propres expériences, des codes sociaux que nous parvenons à décoder (du moins en partie), et nous finissons par ne plus les appliquer…

L’écoute active: une aide précieuse à la parentalité

Ecouter son enfant n’est hélas pas encore une évidence pour tout le monde. Et pourtant… l’enfant, dès la naissance, communique avec nous (ses parents, le monde qui l’entoure…) Dès la naissance, l‘enfant vit, ressent, a besoin, exprime. D’abord par des signes physiologiques, puis si on s’y adonne, il peut très tôt utiliser le langage des signes, puis enfin par la parole qu’il développe de plus en plus en grandissant.

L'écoute active: Dès la naissance, l'enfant vit, ressent, a besoin. l'enfant, dès la naissance, communique avec nous

Pour autant, l’enfant, même s’il peut s’exprimer, ne sait pas toujours utiliser les bons mots, les bonnes formulations, se sait pas décoder ce qu’il se passe dans son corps et dans sa tête. Et nous n’avons pas toujours le « code » pour traduire. Pire encore, on s’arrête à la première formulation pour déterminer la suite de l’échange.

L’écoute active va permettre à l’enfant de mieux prendre conscience de ses sentiments, de comprendre les raisons de cette émotion, pour ensuite trouver par lui-même des solutions à mettre en pratique. Et la technique est la même: écouter, reformuler, être empathique.

Grâce à l’écoute active, l’enfant va développer son vocabulaire des émotions grâce à la technique de la reformulation. En exprimant ce qu’il ressent, de positif comme de négatif, à une personne qui respecte, accepte et ne juge pas l’enfant, il se sentira aidé et accompagné.

Il vaut mieux accepter les sentiments de vos enfants tels qu’ils sont, plutôt que de prendre l’approche directive qui consiste à tenter de se débarrasser du pleurnichage et des cris en essayant de rassurer ou de menacer l’enfant. Les enfants veulent que vous sachiez qu’ils éprouvent des sentiments pénibles et que vous vous rendiez compte de leur importance.

Thomas Gordon

Il va également pouvoir approfondir sa pensée, développer son propre raisonnement. Il va également développer ses propres facultés d’empathie et d’écoute, et il est fort probable qu’il les reproduise à son tour envers sa fratrie ou à l’école. Enfin, l’enfant va apprendre à se faire confiance, à s’écouter et à trouver les réponses par lui-même ou en lui-même.

L'écoute active:: développe l'empathie,  augmente la confiance en soi, apaise, rassure, développe l'intuition

Pour résumer

L’écoute active est une technique merveilleusement efficace, peut-être pas si facile à adopter selon votre point de départ de chemin de vie, mais qui apportera un apaisement perceptible et nécessaire dans vos relations, sources d’une grande quantité de stress.

Cette technique est également très précieuse dans l’accompagnement parental, permettant à l’enfant d’être à l’écoute de soi, de découvrir et comprendre ses émotions, de développer son empathie. Autant de connaissances que nous, adultes hypersensibles, possédons mais qui se sont abîmées par notre parcours de vie.

L'écoute active:  Être écouté est aussi 
nécessaire que savoir écouter
 

Pour en savoir plus:

  • Parents efficaces de Thomas Gordon (2013)

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  • Savoir écouter, ça s’apprend ! de Christel Petitcollin (2012)

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  • Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), de Marshall B. Rosenberg (1999)

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Zen & Zèbre

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