La tasse de thé
Une histoire courte, mais puissante, qui illustre l’importance de l’humilité et de l’ouverture d’esprit dans l’apprentissage.
Ce conte invite à réfléchir sur le fait que, pour apprendre quelque chose de nouveau, il faut parfois mettre de côté ses préjugés et son savoir, afin de faire de la place pour de nouvelles idées. C’est un enseignement fondamental dans la philosophie zen, qui valorise l’ouverture d’esprit et la conscience du moment présent.
Voici le conte :
La tasse de thé
version courte
Un maître zen reçut la visite d’un grand professeur qui venait s’enquérir des enseignements du zen.
Le maître servit du thé. Il remplit la tasse de son visiteur, mais continua à verser. Le thé débordait de la tasse et se répandait sur la table, puis sur le sol. Le professeur regarda, interloqué, et s’écria :
— « Mais la tasse est pleine ! Elle ne peut plus rien contenir ! »
Le maître s’arrêta et répondit calmement :
— « Comme cette tasse, vous êtes plein de vos propres opinions et suppositions. Comment pourrais-je vous enseigner quoi que ce soit, à moins que vous ne vidiez d’abord votre tasse ? »
version longue
L’histoire se passe il y a bien longtemps, aux confins de l’extrême-orient.
Un très grand professeur, assoiffé de connaissances, rend un jour visite au grand maître zen, Nan-in. Ce dernier est connu à travers le pays pour sa profonde sagesse et pour ses cérémonies du thé exécutée dans une harmonie parfaite.
A peine arrivé auprès du grand maître, le professeur lui demande : Pourriez-vous m’expliquer ce qu’est l’esprit du zen ?
Le grand maître, voyant son visiteur agité et pressé, lui répond : Vous venez de faire un long voyage. Prenez donc le temps de vous détendre et laissez-moi vous servir une tasse de thé tranquillement, avant de commencer toute discussion.
Le savant, dont la tête tourbillonne de questions, lui répond : Et si vous me faisiez part de vos connaissances pendant que nous prenons le thé ? Mais le sage répond à cela : Profitez simplement du moment pour vous détendre et vous mettre à l’aise. Rien ne presse, nous avons tout notre temps.
Le savant finit par capituler, et, bouillant d’impatience, accepte la tasse de thé. C’était un rituel très précis, très minutieux, demandant une extrême concentration. Chaque geste compte et se doit d’être effectué au bon moment, de la bonne façon.
Le maître lui tend une sous tasse puis une tasse et commence donc à verser doucement le thé dans la tasse que le savant tenait entre les mains. Alors que le thé remplit la tasse à ras bord, le savant dit au sage : Vous pouvez vous arrêter, la tasse est déjà pleine.
Mais le sage continue à verser le thé qui déborde dans la sous tasse… et quelques gouttes commencent à toucher le sol. Furieux, le savant crie alors : Mais êtes-vous donc aveugle ? Ne voyez vous pas que la tasse est pleine et ne peut accueillir une goutte de plus ?
Les yeux malicieux, le sage arrête de verser le thé et lui répond alors :
Vous savez donc que la tasse est pleine et ne peut contenir une goutte de plus. Voyez-vous, cette tasse est comme votre esprit. Votre esprit est si plein de questions que tous mes discours pour répondre à vos questions seraient vains. Regardez bien en vous, et constatez par vous même: il n’y a plus de place dans votre esprit pour accueillir de nouvelles idées..
Je vous invite donc à rentrer chez vous, à vider votre esprit puis à revenir me voir pour recevoir des réponses.
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